République Démocratique du Congo : un nombre record de 28 millions de personnes confrontées à une faim aiguë


10 août 2025 - 992 vues

L'intensification du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) expose gravement les civils à des menaces constantes et à une crise humanitaire sans précédent. Les combats, opposant l'armée congolaise et ses alliés aux groupes armés, notamment le Mouvement du 23 mars (M23), ont des conséquences dévastatrices pour la population.

Menaces directes et violations des droits humains

Les civils sont les premières victimes de cette escalade de la violence. Les affrontements dans des zones densément peuplées entraînent des bombardements indiscriminés, causant un grand nombre de blessés et de décès. Des organisations comme l'ONU et Médecins sans frontières (MSF) signalent une augmentation alarmante de civils parmi les victimes.

Les camps de personnes déplacées, qui abritent déjà des centaines de milliers de personnes, sont régulièrement ciblés par les bombardements. Les civils y sont confrontés à des risques accrus, notamment des violations des droits humains, des violences sexuelles, des enlèvements et l'enrôlement d'enfants soldats.

L'intensification du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) expose gravement les civils à des menaces constantes et à une crise humanitaire sans précédent. Les combats, opposant l'armée congolaise et ses alliés aux groupes armés, notamment le Mouvement du 23 mars (M23), ont des conséquences dévastatrices pour la population.

Menaces directes et violations des droits humains

Les civils sont les premières victimes de cette escalade de la violence. Les affrontements dans des zones densément peuplées entraînent des bombardements indiscriminés, causant un grand nombre de blessés et de décès. Des organisations comme l'ONU et Médecins sans frontières (MSF) signalent une augmentation alarmante de civils parmi les victimes.

Les camps de personnes déplacées, qui abritent déjà des centaines de milliers de personnes, sont régulièrement ciblés par les bombardements. Les civils y sont confrontés à des risques accrus, notamment des violations des droits humains, des violences sexuelles, des enlèvements et l'enrôlement d'enfants soldats.

Crise humanitaire et déplacements massifs

L'escalade du conflit a provoqué une crise humanitaire majeure. En peu de temps, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées, fuyant les combats pour chercher refuge dans des villes comme Goma, déjà surpeuplée.

Cet afflux massif de déplacés a saturé les infrastructures locales, notamment les hôpitaux, qui peinent à gérer l'afflux de blessés par balles et par éclats d'obus. Les organisations humanitaires luttent pour fournir une assistance adéquate, mais les besoins en nourriture, en abri, en eau et en soins de santé dépassent largement les capacités disponibles. De plus, l'accès à l'aide humanitaire est souvent entravé par l'insécurité.

Facteurs sous-jacents et enjeux régionaux

Plusieurs facteurs alimentent le conflit, notamment la richesse de la région en ressources naturelles (coltan, or, cobalt), dont l'exploitation est au cœur des affrontements. La gouvernance fragile et les interventions de puissances étrangères, comme le soutien du Rwanda au M23, complexifient la situation et rendent difficile l'instauration d'une paix durable. La communauté internationale, alertée par les organisations humanitaires et les Nations Unies, est pressée d'agir pour protéger les civils, exiger le retrait des forces étrangères et soutenir les efforts de paix.

Préoccupations au Nord-Kivu, Sud-Kivu et en Ituri. La situation humanitaire en RDC empire très vite. Les familles qui avaient déjà du mal à trouver de quoi manger sont maintenant dans une situation encore plus difficile, selon Eric Perdison, responsable du PAM pour l'Afrique australe. La situation est très mauvaise dans les provinces de l'est de la RDC à cause des combats. Les familles ne peuvent plus accéder à leurs animaux et à ce qui leur permet de vivre. Plus de dix millions de personnes ont du mal à trouver à manger, dont 2,3 millions qui sont dans une situation d'urgence dans l'est du pays. Au Nord-Kivu, Sud-Kivu et en Ituri, les combats continuent de gêner la production de nourriture et les échanges commerciaux. De plus, il est difficile pour les organisations humanitaires d'accéder aux populations car la situation est dangereuse, ce qui les empêche d'apporter l'aide nécessaire. En même temps, l'augmentation des prix et les problèmes d'approvisionnement ont fait monter les prix de la nourriture. Les aliments de base comme la farine de maïs, l'huile de palme et la farine de manioc coûtent jusqu'à 37 % plus cher qu'avant la crise (en décembre 2024).

Les conflits en République démocratique du Congo (RDC) sont complexes, multiformes et profondément ancrés dans l'histoire, souvent liés à la politique régionale, aux tensions ethniques et au contrôle de vastes ressources minières. Le terme « guerre Congo » désigne généralement deux conflits majeurs souvent qualifiés de « guerre mondiale africaine ».

La première guerre du Congo (1996-1997)

  • Contexte : La guerre a été déclenchée par les conséquences du génocide rwandais de 1994. L'afflux de plus d'un million de réfugiés hutus rwandais dans l'est du Zaïre (aujourd'hui la RDC), dont beaucoup faisaient partie des génocidaires (ceux qui ont perpétré le génocide), a déstabilisé la région. Les tensions se sont intensifiées lorsque ces groupes ont lancé des attaques transfrontalières au Rwanda. Au même moment, la santé du dictateur zaïrois de longue date, Mobutu Sese Seko, déclinait et son régime corrompu avait laissé l'économie et les infrastructures du pays en ruine.

  • Événements clés : Une coalition rebelle appelée l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL), dirigée par Laurent-Désiré Kabila et soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, lança une offensive pour renverser Mobutu. Ils prirent rapidement le contrôle de vastes zones de l’est du Zaïre et avancèrent vers la capitale, Kinshasa. Mobutu s’enfuit du pays et Kabila s’autoproclama président, rebaptisant le pays « République démocratique du Congo ».

  • Héritage : La guerre a mis fin aux 32 ans de règne de Mobutu, mais a ouvert la voie à un conflit encore plus dévastateur. La victoire de l'AFDL reposait largement sur ses soutiens étrangers, et des tensions allaient bientôt surgir entre Kabila et ses anciens alliés.

La deuxième guerre du Congo (1998-2003)

  • Contexte : Laurent-Désiré Kabila, désormais président, se méfiait de l'influence de ses anciens alliés rwandais et ougandais. En 1998, il ordonna à toutes les troupes étrangères de quitter le pays. Cette décision, conjuguée à un regain de sentiment anti-Tutsi en RDC, déclencha la Seconde Guerre du Congo.

  • Événements clés : La guerre a rapidement dégénéré en un conflit régional massif impliquant au moins neuf pays africains et de nombreux groupes armés. D'un côté, le gouvernement de la RDC, soutenu par l'Angola, le Zimbabwe et la Namibie. De l'autre, des groupes rebelles soutenus par le Rwanda et l'Ouganda. Le conflit a été marqué par d'intenses combats, d'immenses pertes civiles et l'exploitation des richesses minières de la RDC par toutes les parties. Cette guerre a été surnommée « la guerre mondiale de l'Afrique » en raison de son ampleur et du nombre de pays impliqués.

  • Pertes et conséquences : Le bilan humain est estimé entre 3,8 et 5,4 millions de morts, ce qui en fait l'un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale. La grande majorité des décès sont dus à la maladie et à la famine, conséquences de la perturbation des services de base et de l'approvisionnement alimentaire. La guerre a également provoqué une crise humanitaire catastrophique, déplaçant des millions de personnes.

Conflit en cours et facteurs clés

Même après la fin officielle de la Seconde Guerre du Congo, l'est de la RDC demeure une région d'insécurité et de violence chroniques. Les causes profondes des conflits n'ont jamais été totalement résolues et continuent d'alimenter les combats entre divers groupes armés. Parmi ces facteurs, on peut citer :

  • Faible gouvernance : Le gouvernement central a historiquement eu une capacité limitée à contrôler les vastes régions orientales du pays.

  • Exploitation des ressources : La RDC est riche en minéraux comme le coltan, les diamants, l'or et l'étain. Des groupes armés et des puissances étrangères se disputent le contrôle de ces mines pour financer leurs opérations.

  • Tensions ethniques : L’héritage du génocide rwandais et les rivalités ethniques préexistantes continuent d’être exploités par les groupes armés.

  • Intervention étrangère : Les pays voisins ont une longue histoire d’intervention en RDC, soutenant souvent différents groupes rebelles pour leurs propres intérêts politiques et économiques.

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