En mai dernier, lors d’une vente aux enchères inédite organisée à l’hôtel Drouot par la maison giquello, le Musée de la guerre au Moyen Âge a acquis un veuglaire unique, dans
un remarquable état de conservation. Probablement utilisé lors de la bataille de  Castillon (1453), victoire française décisive marquant traditionnellement la fin du
célèbre conflit, ce canon a reposé pendant plus d’un demi-siècle dans le lit de la Dordogne, en compagnie de deux autres « naufragées ». Un sommeil providentiel, comme en témoignent les restes de poudre noire encore présents dans sa boîte de rechargement et les fragments de bois de son affût d’origine. Il s’agit de l’une des trois seules pièces de ce type connues à ce jour pouvant être
directement rattachées à l’artillerie royale de Charles VII, mise sur pied et dirigée par les frères Bureau. Présentée temporairement au public dès cet été, avant d’intégrer le parcours permanent repensé pour
l’occasion, ce canon est une pièce historique majeure. Une acquisition rare, porteuse de sens et de mémoire en cette année où le site fête les 40 ans de son ouverture au public.