MOBILISATION DU MONDE AGRICOLE Réaction de Sophie Borderie, présidente du Conseil départemental


23 janvier 2024 - 1375 vues

« Le feu couvait, et l’incendie gagne du terrain. 
Faute d’avoir obtenu de l’Etat les réponses à leurs questions et à leurs propositions, les agriculteurs 
de Lot-et-Garonne ont décidé de quitter leur ferme pour crier leur colère dans la rue depuis lundi.
L’exaspération apparaît à son comble, le monde agricole est à bout. 
Le message est direct, il exprime à la fois une défiance, et une exaspération légitime. Les 
agriculteurs expriment ainsi avec leurs propres méthodes de revendications le malaise profond qui 
est le leur. La plaie est béante au sein du monde agricole, et ne peut se refermer qu’avec des 
solutions pérennes, durables pour le métier d’agriculteur.
L’agriculture tient un rôle majeur en Lot-et-Garonne, elle a généré 872 M€ de chiffre d’affaires en 
2021. Chaque jour, plus de 5 000 chefs d’exploitation et leurs salariés travaillent la terre pour nous 
nourrir.
Couramment qualifié de « Jardin de la France », notre département est riche de plus de 70 filières 
différentes, leader pour la production de kiwis, de fraises, de tomates et de semences. La réputation 
de l’agriculture de Lot-et-Garonne n’est plus à faire, le Conseil départemental en fait chaque année 
une vitrine de son savoir-faire lors du Salon International de l’Agriculture de Paris, comme ce sera 
encore le cas le mois prochain.
La colère qui s’exprime pose la question du rôle des collectivités locales dans l’aide et le soutien au 
monde agricole. Comme l’affirme très justement l’Assemblée des Départements de France par la 
voix de son président François Sauvadet, « l’agriculteur français peine à entrevoir des solutions 
durables à l’ébranlement de son modèle économique ». 
Pourtant, il existe des moyens. Nous les expérimentons de longue date en Lot-et-Garonne en 
adaptant en permanence nos régimes d’aide pour coller au plus près des réalités du terrain, en 
dépit des contraintes imposées par la loi NOTRe. 
L’agriculture doit certes s’adapter mais les agriculteurs doivent être assurés d’être accompagnés. 
Pour autant, les perspectives que le pays tout entier doit à celles et ceux qui nous nourrissent ne 
peut se régler durablement, dans une économie devenue mondiale, qu’au plan national et 
européen. Non, les productions agricoles ne sont pas des produits comme les autres. Faisons 
réellement de l’agriculture une exception, qui ne soit pas contrainte de s’aligner sur un marché 
concurrentiel où le moins cher l’emporte toujours. 
Je le réaffirme ici solennellement, le Conseil départemental entend rester aux côtés des exploitants 
agricoles de Lot-et-Garonne, à leur écoute pour leur permettre de conserver leur rang, et de
récolter les fruits de leurs efforts au quotidien. 

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