La communication municipale d'aujourd'hui et celle que nous voulons pour 2026
Nous avons choisi d’ouvrir ce premier journal de campagne en abordant le thème de la communication municipale. Ce n’est sans doute pas le sujet prioritaire aux yeux des habitants, et cela peut se comprendre.
Toutefois, l’actualité récente: notamment la décision du tribunal administratif condamnant la ville, ainsi que le bilan de mandat de 88 pages soulève tant de questions qu’il nous semblait essentiel d’en parler dès maintenant.
Les excès de la communication municipale à Lectoure : entre grandiloquence et manque de mesure
À Lectoure, la communication municipale semble avoir pris le parti du spectaculaire permanent. Chaque événement annoncé est présenté comme « le plus beau », « le plus grand », « le plus prestigieux ». Qu’il s’agisse de la foire, du marché ou du feu d’artifice, la surenchère est devenue systématique. Mais à force de vouloir briller à tout prix, ne finit-on pas par friser le ridicule ?
Un budget qui explose
Depuis l’arrivée de M. Ballenghien, le budget communication a plus que doublé, passant de 77 000 € à plus de 150 000 € par an (Cette dépense dépasse désormais le total des subventions annuelles versées à toutes les associations de la ville). Une hausse vertigineuse qui interroge sur les priorités municipales : faut-il vraiment consacrer une telle part des finances locales à la mise en scène, plutôt qu’au soutien direct aux habitants, aux associations ou aux équipements publics ?
Une communication gonflée à l’hyperbole
Dans un contexte où les habitants attendent avant tout clarté, sincérité et efficacité, cette rhétorique grandiloquente interroge. Annoncer sans cesse l’exceptionnel, c’est prendre le risque de dévaloriser le quotidien et d’installer une distance entre le discours officiel et la perception réelle des citoyens. Quand tout est « le meilleur », plus rien ne l’est vraiment.
La modestie, grande absente
La communication publique devrait être portée par trois principes : la mesure, la réserve et la transparence. À Lectoure, on semble avoir oublié la modestie, pourtant signe de maturité et de crédibilité. Reconnaître ses limites, parler sans excès, valoriser sans exagérer : voilà ce qui renforce la confiance des habitants.
Faire sien le travail des autres
Autre travers : s’approprier le travail et les réussites des associations locales. Leur engagement bénévole, souvent décisif pour la vitalité de la ville, est mis en avant… mais toujours pour briller à travers lui. Les succès collectifs deviennent ainsi des trophées municipaux. De même, on surfe volontiers sur les réussites passées, en les présentant comme de nouvelles victoires. On collectionne les labels déjà obtenus depuis longtemps, mais en les annonçant comme s’il s’agissait de nouveautés fraîchement conquises.
Des silences qui interrogent
À l’inverse, certains succès sont passés sous silence. Ainsi, le label obtenu par l’Association de sauvegarde de la piscine n’a fait l’objet d’aucune communication municipale. Comme si seuls les trophées compatibles avec la mise en scène officielle méritaient d’être célébrés.
Les réseaux sociaux comme vitrine trompeuse
La municipalité se félicite d’avoir dépassé les 10 000 abonnés sur Facebook. Mais au-delà de ce chiffre flatteur, quels bénéfices concrets pour la population ? Plus de followers ne signifie pas plus de dynamisme économique, ni plus de visiteurs dans les commerces locaux, ni même un mieux-être collectif. La communication est un outil, pas une fin en soi.
Invisibiliser l’opposition
Enfin – et c’est peut-être le plus préoccupant – la communication municipale s’attache systématiquement à rendre invisibles les élus d’opposition, pourtant présents la plupart du temps aux côtés de la majorité lors des manifestations et cérémonies. Or, la communication publique, financée par l’argent de tous, est censée être neutre et pluraliste. En occultant une partie des élus légitimement élus par les citoyens, c’est la démocratie locale elle-même qui est affaiblie. Lectoure, comme bien d’autres communes, a encore des progrès à faire pour que l’information municipale respecte pleinement l’esprit républicain.
Une question de fond
La vraie question est simple : cette communication tapageuse améliore-t-elle réellement la vie des Lectourois ? Ou ne sert-elle qu’à donner l’illusion d’un rayonnement sans impact tangible ? Les habitants, eux, ne s’y trompent pas. Ils savent que leur ville a des atouts sincères, mais qu’elle n’a pas besoin de se travestir dans l’excès pour exister.
Une autre vision de la communication
De notre côté, nous nous engageons à redéfinir les missions stratégiques de la communication municipale :
Informer factuellement les usagers, avec modestie et pragmatisme.
Ainsi, même si cela pourra sembler moins attractif, les publications officielles: arrêtés du maire, comptes rendus des conseils municipaux, mais aussi des commissions municipales, du SIDEL, du SIVOM, du SIAEP ainsi que du conseil communautaire où siègent les élus lectourois seront diffusées et expliquées systématiquement en priorité.
Elle permettra à chacune et chacun de mieux comprendre la vie politique locale, ses enjeux et ses décisions, avant toute communication de nature plus événementielle ou conviviale.
Laisser à l'opposition les moyens de réellement s'exprimer.
Construire une stratégie en synergie avec l’Office de tourisme de la Lomagne gersoise, dont c’est la mission première de promouvoir la ville et son territoire. Il n’est pas question de payer deux fois pour la même action.
Certaines innovations de communication de ce mandat sont positives, comme la valorisation de la culture à travers le podcast L’Oppidum par exemple, la mise en avant des commerçants volontaires ou encore le soutien de communication accordé aux associations.
Il est essentiel de consolider cette dynamique en continuant à promouvoir les associations, le commerce local ainsi que les manifestations sportives et culturelles, véritables piliers de la vie locale.
En résumé, nous voulons une communication au service des habitants et de l’intérêt général, et non un outil d’autopromotion au service des élus.
JULIEN PELLICER, Patricia Marrocq, pascal andrada, sylvie ache, marc dugros, sylvie couderc.
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